Avant‑propos


Chers amis,

Le contenu d’un bulletin varie en fonction des articles reçus et approuvés par votre comité de lecture qui tente d’en diversifier le contenu tout en cherchant parfois à privilégier un thème.

Christian Beslu nous a remis son article sur l’exploitation des phosphates de Makatea, lequel circula durant deux ans, fut annoté, lu et relu sans qu’il ne trouve « sa » place dans un numéro. Après le n° 313 consacré aux Îles Sous‑le‑Vent, l’idée est venue d’élaborer un « spécial Makatea ».

Notre vice‑président Fasan Chong dit Jean Kape, membre actif de l’association ornithologique « Manu », s’est proposé de mobiliser ses amis chercheurs, détenteurs de précieuses informations. C’est ainsi que Paul Niva, technicien en archéologie nous remit son inventaire sur les structures anciennes de Makatea ; que Jean‑François Butaud et Frédéric Jacq tous deux botanistes, nous remirent leur étude de la flore patrimoniale de Makatea.

Ces trois textes étaient accompagnés d’une riche iconographie où choisir fut ardu. Aussi fut‑il décidé, une fois n’est pas coutume, de leur donner la part belle dans ce bulletin.

En préparant ce numéro, s’est déclenchée dans ma tête les mots d’une comptine, pipine, qui nous permettait de désigner qui s’y collait « C’est toi le fe » que voici : « Ma ka te a ‑ Nu ka hiva ‑ Ko ko ko ko tapiri ia na Ko. » Puis une chanson célébrant l’île à la terre blanche, s’est mise à y dérouler sa musique et ses mots. Jean Kape qui est aussi président de l’association « Te Reo o te Tuamotu » fut à nouveau sollicité pour, cette fois‑ci, une participationgner qui s’y collait « C’est toi le fe » que voici : « Ma ka te a ‑ Nu ka hiva ‑ Ko ko ko ko tapiri ia na Ko. » Puis une chanson célébrant l’île à la terre blanche, s’est mise à y dérouler sa musique et ses mots.

Jean Kape qui est aussi président de l’association « Te Reo o te Tuamotu » fut à nouveau sollicité pour, cette fois‑ci, une participation pa’umotu. C’est ainsi que ce numéro s’ouvre par des poèmes, paripari, des mots, parau, offerts par Julien Mai actuel maire de Makatea et directeur de l’établissement public Heiva Nui et par une complainte, pehepehe, recueillie dans les années 1940 par Teri’itauroa Pani dit Heimau qui y fut pasteur.

C’est ainsi qu’après l’étude de Christian Beslu, celle de Paul Niva et les résultats de Jean‑François Butaud et Frédéric Jacq, vous trouverez trois poèmes de Te’ura Camélia Marakai qui continue la transmission initiée par sa trisaïeule Tarii et poursuivie par sa grand‑mère Tetua’ura Tava’e‑Tauraatua. Et enfin, pour clore le thème Makatea, trois chansons complaintes portent la parole d’hommes et de femmes qui y naquirent, vécurent, s’émerveillant des beautés du lieu, évoquant des événements douloureux.

Ce bulletin offre différents regards sur Makatea: ceux de l’intérieur, pudiques et évasifs avec leur pehe pehe, paripari, himene ; ceux de l’extérieur plus diserts tel Christian Beslu le collectionneur qui fait parler ses objets, Paul Niva qui réveille les pierres et enfin, Jean‑François Butaud et Frédéric Jacq qui nous dévoilent les plantes et les lieux où elles s’épanouissent, façonnant les humains qui s y installent et les modifient en retour.

Ces différents regards nous ont amenés à garder les trois cartes de nos auteurs où chacun y souligne son centre d’intérêt tout en rappelant celui des autres. Ces textes insistent sur l’impérieuse nécessité de conserver précieusement non seulement les sites naturels et plantes rares, mais aussi des traces de l’Histoire ancienne et récente afin qu’elles servent de repères aux générations futures.

Cette conservation de la mémoire consisterait dans un premier temps à encourager d’autres auteurs et détenteurs d’images et d’objets à les rassembler. En même temps, décideurs et aménageurs devraient être sensibilisés à penser la préservation, l’aménagement et la gestion de l’espace de cette île, réelle curiosité géologique, botanique et historique, en y intégrant des programmes de visites éducatives et touristiques.

Pour terminer, prêtons attention à la réflexion de Pascal Ibrahim Lefèvre sur la cérémonie du kava à Futuna. Là aussi, il est question de mémoire. En nous informant sur Futuna, il nous donne à penser sur ce qui s’est passé et se passe en Polynésie française dans le domaine du religieux.

Bonne lecture.

La Présidente
Simone Grand

SOMMAIRE

  • Avant-propos
    Page 4
  • e parau mo’e o Makatea Julien Mai
    Page 6
  • Pehepehe no Makatea Julien Mai
    Page 8
  • Pehepepehe no Makatea recueilli en 1947 Teri’itauroa Pani dit Heimau
    Page  10
  • Makatea, soixante années d’aventure humaine et industrielle, Christian Beslu
    Page 13
  • Inventaire historique et archéologique de Makatea en 2008 Paul Niva
    Page 49
  • Flore patrimoniale de l’atoll soulevé de Makatea Jean-François Buteaud & Frédéric Jacq
    Page 63
  • Makatea Camélia Marakai
    Page 96
  • Paripari o te ‘aia Te’ura Camélia Marakai l’a reçu de sa grand-mère Tetua’ura Tava’e-Tauraatua épouse Marakai dite Mama Tepairu qui l’a reçu de son arrière-arrière grand-mère Tarii
    Page 98
  • Paripari fenua no Makatea Te’ura Camélia Marakai d’après les éléments reçus de sa grand-mère Tetua’ura Tava’e-Tauraatua épse Marakai
    Page 102
  • Trois chansons :
    • Makatea teie te repo’uo’uo e
    • Po tapati i Makatea Moumu
    • anonymes

    … Page 106